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Le schéma de droits personnels exagérés/grandeur

  • Photo du rédacteur: Guibert TERRIAT
    Guibert TERRIAT
  • 1 juil. 2022
  • 4 min de lecture

Le schéma de droits personnels exagérés/grandeur produit la croyance chez le patient que ses besoins et attentes doivent toujours être satisfaits, ses pensées étant dominées par l’idée qu’il est supérieur aux autres, que tout lui est dû, et que les règles de la vie civile ne concernent que les autres. Ce schéma fait partie du groupe des schémas liés à la carence d'autocontrôle et de limites. Les personnes de ce groupe ont globalement eu un environnement dans lequel elles n’ont pas su apprendre à réguler leurs émotions, ou bien n’ont pas su s’imposer de notions de limites à respecter, toujours en rapport avec leur environnement.


Souvent sans empathie, le patient veut pouvoir faire et obtenir ce qu’il souhaite tout en se montrant parfois très demandeur vis-à-vis des autres. Son comportement de dominateur le pousse à paraître toujours supérieur aux autres. Le schéma de droits personnels exagérés fait plutôt souffrir autrui que le sujet lui-même. On retrouvera ce schéma dans les personnalités narcissiques.


L’origine de ce schéma provient d’un environnement où la fermeté faisait défaut. Le patient n’a pas trouvé de résistance lui apprenant à respecter les autres, ni à appliquer les règles de la société.


Ce comportement peut être issu d’un contexte culturel ou familial favorisant l’apprentissage et la transmission de ce fonctionnement. Enfin, l’origine de ce schéma peut aussi être due à la négligence affective que le patient a pu subir dans son enfance ou qu’il subit actuellement.


Pour illustrer ce schéma, prenons l’exemple d’un enfant qui a grandi dans un environnement où tout était fait pour lui. Il n’était pas perçu comme inapte, bien au contraire, il était toujours mis en avant et très complimenté. Son environnement le percevant comme exceptionnel mettait tout en œuvre pour lui éviter la moindre frustration, ce qui, pour ces derniers, aurait pu avoir un impact sur son développement. Un jouet désiré dans un magasin lui était offert sur simple demande, et manger dans un restaurant particulier était accordé sans négociation. Vis-à-vis de lui, il y avait un excès de satisfaction de ses besoins ; en grandissant, il n’a jamais été frustré ni entendu dire non.


On voit immédiatement que les prémices de ce schéma se mettent en place. Cependant, ce qui cristallisera ce dernier, c’est que l’enfant, à travers ces comportements, a compris et pense que tout le monde devrait se plier à ces exigences.


Je tiens à faire ici une parenthèse pour ceux qui voudraient éviter que ce schéma ne se développe. Il ne s’agit pas de ne pas combler les besoins de l’enfant ou juste certains besoins, mais plutôt de lui faire comprendre simplement que dans la vie, il y a certains moments qui nécessitent toute votre attention, et donc que vous ne serez pas là pour combler immédiatement tous ses besoins. Il est surtout important de compléter cela par l’explication que cela ne signifie pas que vous l’abandonnez ou que vous ne l'aimez pas ou plus. Le problème qui peut se poser pour le parent est de culpabiliser, de supporter le jugement des autres, ou simplement d’y voir une justification (non fondée) de leur faiblesse ou de leur manque de valeur. C'est dans cette absence d’explication que ce schéma s’inscrit durablement dans le fonctionnement de l’individu.


Maintenant adulte et libre de ses choix, il fait preuve de manipulation et d’humiliation pour s’assurer que ses besoins soient satisfaits. Il fera par exemple en sorte que l’autre devienne dépendant en faisant ressortir leurs défauts supposés pour justifier ses attitudes. S’il n’obtient pas rapidement ce qu’il veut, il entre dans une colère noire contre l’autre et le menace de lui priver de son affection, de son soutien moral ou matériel. Il s'entoure donc de personnes ayant des personnalités peu expressives, voire soumises, pour ne pas être confronté à une personne comme lui. Parce qu'il n’aime pas suivre les règles des autres, il pourra par exemple, s’il est confronté à une situation où il n’est pas au centre de l’attention (mariage, anniversaire ou pots de départ), choisir de ne pas y aller ou montrer en cas d’obligation un certain mépris pour l’événement en le critiquant. Cependant, il lui arrive de faire des efforts sur son comportement, mais uniquement lorsqu’il a atteint le point de non-retour. En étant conscient que l’effort qu’il fournit ou doit fournir est trop grand, il fera un cadeau disproportionné pour compenser ses mauvaises attitudes et ainsi pouvoir reprendre ses mauvaises habitudes.


Disclaimer :


Nous parlerons de croyances qui peuvent ou non être des faits avérés, plus ou moins fondés et plus ou moins justifiés. Il est important de préciser qu’un schéma est une façon d'appréhender les événements futurs. Les événements qui ont permis la mise en place du schéma se caractérisent par leur nature répétitive et leur intensité importante par rapport aux événements de la vie quotidienne.


Vous trouverez ci-dessous une série de 10 questions pour évaluer si ce schéma est fortement présent dans votre quotidien. Les règles d’évaluation sont les suivantes :


1 point si la phrase lue est vraie


0 point si la phrase lue est fausse


0,5 point si la phrase est vraie et fausse


Précision : il ne s’agit pas d’un test empirique testé cliniquement, bien que les phrases soient issues de tests qui le sont et que je réalise en thérapie. L’idée est de vous permettre de comparer avec d'autres schémas et leurs questions afin d'identifier lesquels sont plus présents dans votre quotidien par rapport à d’autres.


1. Je ne supporte pas qu’on me dise ce que je dois faire ou qu'on m'empêche de faire ce que je veux.


2. Je me mets rapidement en colère quand je ne peux pas faire ce que je veux ou que les autres ne font pas ce que je veux.


3. J'observe que mes exigences envers moi-même et les autres sont très élevées.


4. On me dit trop souvent que je contrôle trop la façon dont les choses sont faites.


5. Dans plusieurs domaines de la vie, je fais passer mes besoins personnels avant ceux des autres.


6. On me dit souvent que je manque d’empathie.


7. De manière générale, mes priorités personnelles me prennent tellement de temps qu’il me reste peu de temps pour passer du temps avec les autres.


8. Sans m’en rendre compte, j’ai souvent tendance à éviter les situations où je ne peux pas exceller ou sortir du lot.


9. Lorsque je veux quelque chose, c'est souvent sans me soucier du coût pour mon entourage.


10. J’estime que je n’ai pas à suivre les règles ni les contraintes imposées aux autres.

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Guibert TERRIAT

Thérapeute

Formé à la thérapie des schémas du Psychologue américain

Jeffrey YOUNG

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