top of page
  • Guibert TERRIAT

Le schéma de peur du danger et de la maladie

Le schéma de peur du danger et de la maladie incite le patient à croire qu'une catastrophe incontrôlable est sur le point de se produire (perte d'emploi, disparition d'un proche, découverte d'une maladie).


Ce schéma fait partie du groupe des schémas liés au manque d'autonomie. Les personnes de ce groupe ont généralement été limitées dans leur épanouissement à cause d'un environnement familial ou social trop présent ou gênant.


Ces limites peuvent être causées par une surprotection de l'environnement, une assistance excessive dans leur vie quotidienne ou de fortes exigences familiales ou sociétales qui leur donnent le sentiment de ne jamais pouvoir réussir seuls.


Il peut donc se sentir fragilisé, vulnérable et ressentir le besoin d'être protégé, sans nécessairement craindre la mort pour lui-même. Ce besoin d'être rassuré par une personne forte peut parfois provenir d'un entourage qui était anxieux face au moindre problème dans la vie de l'enfant.


Pour comprendre, imaginons un enfant qui a vécu dans un environnement où son entourage était très vigilant quant à sa santé, avec par exemple des visites régulières chez le médecin pour le moindre incident. Une chute en jouant le week-end pouvait l'amener chez le médecin dès le lundi matin. Le conseil du médecin était de regarder devant soi quand on court.


Ces situations répétées ont commencé à inscrire chez l'enfant qu'il était très vulnérable et qu'il ne pouvait être protégé que par une personne forte, sans jamais envisager qu'il pouvait être cette personne et que son environnement exagérait les risques de la vie quotidienne ou de l'avenir.


Il faut comprendre que son attitude et son comportement futurs sont dictés par ce qu'il a vécu et vit encore. Il ne sait pas comment faire autrement, ce qui a entraîné l'apparition d'une forme d'anxiété constante.


À l'âge adulte, dans une situation où il est confronté à un entourage qui ne l'accepte pas en raison de sa perception excessive du danger, il peut adopter une attitude consistant à sous-estimer tout risque. Il peut dire par exemple "mais non, ne t'inquiète pas trop" ou "rien ne pourra nous arriver, tu verras". Ainsi, il applique son propre défaut à l'autre pour se sentir plus fort, mais en réalité, dans son for intérieur, il a recours à des pensées magiques, à des rituels compulsifs ou à des objets censés lui éviter le danger. Certaines activités ne seront réalisées qu'avec une seule personne, car il les juge capable de prévenir les événements néfastes.


Dans un autre contexte, s'il s'agit d'un patient ayant des antécédents médicaux qui ne l'ont pas empêché de fonctionner normalement, mais qui traverse une période stressante de sa vie, il peut raisonner de la manière suivante : ces moments difficiles vont aggraver ma santé et je ne serai pas capable de réussir. Du fait de sa situation, un proche pourrait s'inquiéter et sa préoccupation pourrait nuire à sa santé en pensant à lui.

En fin de compte, le patient a peur de tout.


Un dernier exemple : lorsqu'il entre dans une salle de cinéma, il peut imaginer qu'un incendie va se déclencher ou qu'une personne fera irruption dans la salle et menacera tout le monde, et il doit donc trouver toutes les solutions possibles pour se sauver, lui et les autres. Il commence alors à analyser chaque élément qui lui permettrait de résoudre le danger à venir. Cela ne dure parfois que quelques minutes, voire quelques secondes, et son entourage ne remarque pas toujours son changement d'attitude car il sait parfaitement dissimuler cet état de stress intense. Se sentant en décalage avec les autres, il considère qu'il a forcément des défauts psychologiques, mais en même temps, il pense que s'il arrête d'y penser, une catastrophe surviendra et il s'en voudra de ne pas l'avoir vue venir.


Il appréhende donc chaque situation, qu'elle soit connue ou non, par une série de scénarios dont l'issue serait douloureuse pour lui ou son entourage.


Disclaimer :

Nous parlons de croyance qui peut être basée sur des faits réels, plus ou moins fondés et plus ou moins justifiés. Il est important de préciser qu'un schéma est une façon d'appréhender les événements futurs. Les événements qui ont contribué à la mise en place du schéma ont été répétitifs et ont eu une grande intensité par rapport aux événements de la vie quotidienne.


En conclusion, le schéma peut être dirigé contre soi-même ou contre les autres. Voici une illustration avec le schéma d'abandon/instabilité :


- Contre soi-même : les autres vont m'abandonner.

- Contre les autres : les autres ne comptent pas.


Vous trouverez ci-dessous une série de 10 questions pour évaluer si ce schéma est fortement présent dans votre quotidien. Les règles d'évaluation sont les suivantes :


1 point si la phrase est vraie

0 point si la phrase est fausse

0,5 point si la phrase est à la fois vraie et fausse


Précision : il s'agit d'un test non clinique, mais les phrases ont été sélectionnées à partir de tests cliniques que j'utilise en thérapie. L'idée est de vous permettre de comparer avec d'autres schémas et leurs 10 questions afin de déterminer lesquels sont plus présents dans votre quotidien que d'autres.


1 - J'ai souvent le sentiment qu'il pourrait se produire quelque chose de grave ou de très mauvais (catastrophe naturelle, financière ou médicale).


2 - Je prends toutes les précautions possibles et imaginables pour éviter de tomber malade ou de me blesser.


3 - De manière générale, je m'inquiète beaucoup de ce qui va mal dans le monde (crime, faim, pollution, condition animale).


4 - Je vis constamment dans la peur que moi-même ou l'un de mes proches puisse avoir une maladie grave, même s'il n'y a pas de raison médicale de s'en soucier.


5 - J'ai le sentiment que si quelque chose de grave se produit, je ne saurai pas y faire face, je tomberai dans la dépression ou je serai submergé par la peur.


6 - J'ai la conviction que le monde est un endroit dangereux, que je pourrais être attaqué, agressé ou tout perdre à tout moment.

7 - J'ai souvent l'impression que je vais faire une crise d'angoisse ou pire, que je pourrais devenir fou ou folle.


8 - Je me considère comme quelqu'un de peureux, d'insécurisé, de psychologiquement fragile.


9 - Mes inquiétudes sont tellement fortes que je développe parfois des idées et des actions insensées et obsessionnelles.


10 - J'ai peur de me retrouver sans domicile fixe, d'être abandonné ou de me sentir insignifiant aux yeux de tous.

bottom of page