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Le schéma de dépendance et d'incompétence

  • Photo du rédacteur: Guibert TERRIAT
    Guibert TERRIAT
  • 18 juin 2022
  • 4 min de lecture

Le schéma de dépendance/incompétence comporte la croyance de ne pas être en mesure de prendre ses responsabilités quotidiennes en main, et ce, parfois sans l’aide d’une personne qu’elle juge plus compétente. Ce schéma fait partie du groupe des schémas liés au manque d'autonomie. Les personnes de ce groupe ont globalement été, dans le passé, limitées dans leur épanouissement à cause de leur environnement (familial ou social) trop présent ou gênant. Ces limites peuvent être dues à une surprotection vis-à-vis de l’environnement, une assistance excessive dans leur quotidien ou encore des exigences familiales ou sociétales excessives, ce qui donne le sentiment qu’ils ne feront jamais rien de bien seuls.


Souvent, dans ce type de schéma, le patient aura une forte tendance à s’auto-dégrader. Cela passe parfois par une remise en question permanente de ses capacités.


Ce mode de pensée étant maintenu soit par des critiques répétées sur ses compétences, provenant du passé (le patient se remémorant alors des souvenirs traumatiques), soit parce que la tâche elle-même n’a jamais été réalisée par le patient, mais par un tiers qui aura toujours poussé le patient à se dire que c’est mieux fait par les autres.


Pour comprendre la naissance et le maintien de ce schéma, prenons une personne ayant eu une enfance dans laquelle tout était réalisé à sa place. Exemple de situation : lorsqu’il jouait à un jeu de construction et avait des difficultés à le réaliser du fait de ses capacités, son personnage d'attachement, en l’observant, pouvait par exemple se dire


“il n’y arrivera pas”

et réalisait toute ou partie de ce jeu. Dans une autre situation, s’il souhaitait essayer de s’habiller seul dans l’idée de faire plaisir ou de montrer qu’il était capable, son parent ou personnage d’attachement l’empêchait de faire avec pour justification que cela serait plus rapide ou mieux réalisé.


On comprend aisément que ce comportement, répété dans de nombreuses situations lors de recherches d’autonomie, poussera cet enfant et plus tard cet adolescent à avoir des pensées du type


« il faut laisser les autres faire, et puis de toute façon, ils me diront d'arrêter, qu’ils le feront mieux que moi ».

Ces pensées et attitudes sont accompagnées d’une certaine fatalité.


À l’âge adulte, il aura du mal à entreprendre des démarches, ayant de forts doutes en ses capacités. Cela peut correspondre à trouver un appartement, quitter le cocon familial, ou trouver un emploi.


Il aura toujours en tête l’idée de se référer à une autre personne, fera en sorte de n’être jamais trop loin ou que l’autre soit disponible pour l’assister. Il préférera abandonner une situation bénéfique pour lui, parce qu’elle comporte trop de responsabilités et de choix à faire.


Dans son quotidien, le maintien de ce schéma peut être dû aux propos tenus par son entourage, du type


« mais comment tu vas faire, tu ne sais même pas… »

ou encore


« je te rappelle que c’est moi qui ai toujours fait cela pour toi ».

Dans leurs relations intimes ou amicales, il pourrait être perçu comme pas assez entreprenant dans ce qu’il propose à l’autre.


Il faut cependant comprendre que ces situations sont davantage pénibles pour lui, à constater et à vivre. Imaginer, pour chaque tâche qu’il s’apprête à réaliser, qu’on lui rappelle subtilement ses supposées incapacités, alors qu’en fait il n’a tout simplement pas pu expérimenter, trouver les ressources nécessaires et prouver qu’il était en capacité d’aller jusqu’au bout, pour lui et aux yeux des autres.


Ces patients pourront par exemple développer de fortes critiques envers eux-mêmes et les autres, ainsi que de la colère. On pourra parfois observer un sentiment de honte.


Ces patients ont donc besoin de se détacher des figures qui les maintiennent dans ces attitudes et retrouver confiance en eux et en leurs capacités.


Disclaimer :


Nous parlerons de croyance qui peut ou non être un fait avéré, plus ou moins fondé et plus ou moins justifié. Il est important de préciser qu’un schéma est une façon d'appréhender les événements futurs. Les événements qui ont permis la mise en place du schéma ont pour caractéristiques d’avoir été répétitifs et de présenter une intensité importante par rapport aux événements de la vie de tous les jours.


Pour finir, le schéma peut être soit dirigé contre nous, soit contre les autres. En voici une illustration avec le schéma d’abandon/instabilité :


- Contre soi : les autres vont m’abandonner.


- Contre les autres : les autres ne comptent pas.


Vous trouverez ci-dessous une série de 10 questions pour évaluer si ce schéma est fortement présent dans votre quotidien. Les règles d’évaluation sont les suivantes :


1 point si la phrase lue est vraie


0 point si la phrase lue est fausse


0,5 point si la phrase est à la fois vraie et fausse


Précision : il ne s’agit pas d’un test empirique testé cliniquement bien que les phrases soient issues de tests qui, eux, le sont et que je réalise en thérapie. L’idée est de vous permettre de comparer avec d'autres schémas et leurs 10 questions afin d'identifier lesquels sont plus présents dans votre quotidien par rapport à d’autres.


1 - Me débrouiller par moi-même au quotidien me semble difficile.


2 - Je crois que les autres peuvent prendre soin de moi mieux que je ne le peux moi-même.


3 - J’ai des difficultés à prendre en charge de nouvelles tâches en dehors du travail à moins que quelqu’un ne me guide.


4 - Je gâche tout ce que j’entreprends, même à l’extérieur du travail (ou à l’école).


5 - Si je fais confiance à mon propre jugement dans les situations quotidiennes, je prendrai la mauvaise décision.


6 - Je me sens plus un(e) enfant qu’un(e) adulte quand il s’agit de prendre en main les responsabilités quotidiennes.


7 - Je n’ai pas le sentiment que je puisse bien m’adapter par moi-même.


8 - Je suis stupide dans la plupart des domaines de la vie.


9 - Je manque de bon sens.


10 - J’ai besoin des autres pour m’aider à m’en sortir.

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Guibert TERRIAT

Thérapeute

Formé à la thérapie des schémas du Psychologue américain

Jeffrey YOUNG

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