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Le schéma de fusionnement et de personnalité atrophiée

  • Photo du rédacteur: Guibert TERRIAT
    Guibert TERRIAT
  • 14 août 2022
  • 5 min de lecture

Le schéma de fusionnement/personnalité atrophiée induit deux croyances possibles. La première croyance correspond à un patient qui estime avoir une proximité affective non excessive avec une personne proche. Le patient à l’intime conviction notamment que l’un des deux ne serait rien sans le soutien permanent de l’autre.


La seconde croyance repose sur le fait que le patient peut se sentir asphyxié par l’autre, au point de ne pas reconnaître son identité personnelle, de se sentir vide, sans but, et de s’interroger sur son existence propre. Dans ce cas, le patient est comme sous l’emprise de l’autre sans pouvoir ou savoir lui demander de l’espace pour vivre dans cette relation.


Ce schéma fait partie du groupe des schémas liés aux manques d'autonomie. Les personnes de ce groupe ont globalement dans le passé, été limitées dans leur épanouissement à cause de leur environnement (familial ou social) trop présent et ou gênant. Ces limites peuvent être dues à une sur protection vis-à-vis de l’environnement, une assistance excessive dans leur quotidien ou encore des exigences familiales ou sociales excessives donnant le sentiment qu’ils ne feront jamais rien de bien seul.


Fréquemment le patient porteur de ce schéma sera le seul à avoir ces croyances dans une relation. Ce fonctionnement issu d’une mauvaise interprétation des rapports qui se joue, lui fera par exemple exiger de l’autre des comportements ou attitudes qui ne seraient pas appropriés : demander des comptes, être considéré comme la personne la plus importante pour l’autre ou refuser que l’autre puisse aspirer à d’autres envies que les siennes.


Si l’on s’intéresse à la naissance de ce schéma et son maintien, on remarque que l’enfance du patient peut être marquée par le fait de ne pas avoir été reconnu ou rassuré sur ses compétences. Lorsqu'il effectuait une activité on pouvait le féliciter, l'encourager à persévérer mais il y avait souvent ce quelque chose qui lui était présenté comme meilleur ou à atteindre.


Au fil du temps, il intégrera l’idée qu’il aurait bien aimé être cette personne meilleure. Il décidera de se rapprocher de celle-ci mais, parce que les rencontres et circonstances se font et ce défont et n’ayant pas réussi jeune, il recherchera des personnes qui ont ces caractéristiques jugées bénéfiques.


À l’âge adulte ce patient aura des exigences vis-à-vis de lui-même et des autres, qui ne correspondent pas à son idéal de vie et de réussite sociale qu’il souhaite atteindre. C’est pourquoi dans ces relations, l’autre devra lui permettre de construire en quelque sorte sa personnalité et remplir ses objectifs. Les relations amicales et intimes seront établies dans ce sens. Ce qu’il est, correspond de plus en plus à ceux et à celles qu’il côtoie.


Ce seront par exemple des personnes que le patient juge comme fortes et ou extrêmement bien adaptées à la société. Ces relations auront pour conséquence de faire que les choix du patient ne soient pas guidés par ses envies propres, mais par ceux de la personne avec laquelle il fusionne (il peut s’agir de plusieurs personnes en même temps qui ne répondent pas aux mêmes besoins de construction pour lui).


Cependant, il est important de noter que c’est un cercle vicieux qui s'installe et se perpétue. Car l’autre, non conscient de ce qui se joue pourra être « narcissisé » par cette attitude, porté par l’idée qu’il est un modèle à suivre, une référence absolue, le poussant de façon consciente ou inconsciente à maintenir l’autre dans ce fonctionnement relationnel.


A la longue, le patient peut se sentir lui-même étouffé par la relation tant elle fusionne avec ce dernier. Conscient de cela, le patient cherche à se défaire de cette situation, mais malgré lui et pour reste dans un évitement de la situation délétère par exemple , il adopte un fort argumentaire qui se mettra en place, avec pour pensée “mais que deviendra-t-il si je part” ou encore “je ne peux pas faire cela il m’a tant apporté".


Dans certaines circonstances, il pourrait même ressentir de la honte à constater cette situation. Il peut aussi se dire parfois, dans une attitude de compensation, que le problème vient de l’autre ou encore que c’est l’autre le problème. Pourtant ce que l’on peut observer est que l’objectif et ou l’avantage à conserver ces relations pour le patient sont par exemple : la recherche de protection, un sentiment de sécurité affective ou matérielle, ou encore sentiment d'utilité ou de valeur aux yeux du monde.


Disclaimer :


Nous parlerons de croyance qui peut ou non être un fait avéré, plus ou moins fondé et plus ou moins justifié. Il est important de préciser qu’un schéma est une façon d'appréhender les événements futurs. Les événements qui ont permis la mise en place du schéma ont pour caractéristiques d’avoir été répétitifs et avec une intensité importante par rapport aux événements de la vie de tous les jours.


Pour finir, le schéma peut-être soit dirigé contre nous, soit contre les autres. En voici une illustration :

- Contre soi : Je ne pourrai vivre sans cette personne à mes cotés.

- Contre les autres : L'autre à besoin de moi il ne peut pas se passer de moi.


Vous trouverez ci-dessous une série de 10 questions pour évaluer si ce schéma est fortement présent dans votre quotidien. Les règles d’évaluations sont les suivantes :


1 point si la phrase lue est vraie

0 point si la phrase lue est fausse

0,5 point si la phrase est vraie et fausse


Précision : il ne s’agit pas d’un test empirique testé cliniquement bien que les phrases soient issues de tests qui eux le sont et que je réalise en thérapie. L’idée est de vous permettre de pouvoir comparer avec d'autres schémas et leurs 10 questions afin d'identifier lesquels sont plus présents dans votre quotidien par rapport à d’autres.



1 - J’ai eu des difficultés à quitter le cocon familial comme les autres de mon âge semblent le faire.


2 - Certains proches et moi somme fortement mêler dans le quotidien et difficultés des uns et des autres.


3 - Si une personne importante pour moi et moi ne communiquons pas tous les jours, nous pouvons ressentir un sentiment de culpabilité, de solitude voire même d’être blessé.


4 - J’ai l’impression que mon identité n'est pas séparée de mes proches (parent, conjoint, ami(s)).


5 - J’ai le sentiment que les personnes proches de moi vivraient mon éloignement comme une véritable blessure.


6 - J’ai l’impression qu’il est difficile de distinguer mon avis de ceux de mes parents ou partenaires.


7 - Ma personnalité semble absente quand il s’agit de mes parents ou de mon partenaire.


8 - J’ai des difficultés à maintenir une distance par rapport aux personnes qui sont très proches de moi.


9 - La relation que j’ai avec mon partenaire ou mes parents m’empêche de savoir qui je suis et ce que je veux.


10 - J’ai le sentiment que certaines personnes de mon entourage vivent à travers moi, je n’ai pas de vie propre.



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Guibert TERRIAT

Thérapeute

Formé à la thérapie des schémas du Psychologue américain

Jeffrey YOUNG

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